La forte hausse des prix de tous les produits de consommation a basculé autant que les conditions de vie des ménages ainsi que le pouvoir d’achat du citoyen qui se détériore d’une année à l’autre. Par référence à l’évolution de l’indice des prix à la consommation, — principal indicateur du coût de la vie —, les données fournies par l’ INS en janvier 2021 font ressortir une augmentation de 0,7% contre 0,3% en décembre 2020. Cette hausse provient essentiellement de la hausse des prix des produits alimentaires de 1,4% et des prix des services de 0,9%. Ressentie dans une conjoncture difficile, la perte du pouvoir d’achat est différenciée selon les catégories socioéconomiques et affecte plus les franges les plus vulnérables de la société. Nous observons, en effet, ces dernières années, une détérioration des conditions de vie des ménages, qui se manifeste par une disparition progressive de la classe moyenne, dont le pouvoir d’achat se trouve en permanence menacé, d’un côté, par des poussées inflationnistes, et de l’autre par une pression fiscale excessive qui s’exerce sur eux. Cette situation a eu un impact défavorable sur le moral des ménages, qui voient leurs conditions économiques et financières plus contraignantes. Ainsi, les perspectives d’avenir ne laissent pas se profiler des signes d’amélioration, particulièrement en ce qui concerne la tendance des prix et du pouvoir d’achat.A l’approche du mois de Ramadan, le ministère du Commerce et du Développement des exportations ainsi que les différentes administrations et instances concernées se penchent sur l’évaluation et le suivi de la situation d’approvisionnement du marché national et des prix des produits de base, les interventions des services en charge de la protection des consommateurs… Le Conseil national du Commerce a recommandé, à cet effet, de renforcer les mécanismes de contrôle et de veiller à l’application ferme de la loi. L’objectif étant de maîtriser les prix, optimiser les préparatifs pour le mois saint, faire face à la contrebande, au gaspillage et au détournement des produits subventionnés. Le mois de Ramadan, qui débutera à partir de la seconde quinzaine d’avril 2021, sera caractérisé par un manque de l’offre et une forte demande de certains produits, ce qui engendrerait la hausse de leurs prix. C’est ce que le président de l’Organisation de défense du consommateur (ODC), Slim Saadallah, a confirmé, indiquant que « le mois de Ramadan 2021 coïncide cette année avec la période de transition entre deux saisons au cours de laquelle la récolte des fruits et légumes sera en baisse, ce qui provoquerait une augmentation des prix de certains produits». Il a appelé, en effet, le ministère de tutelle à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la spéculation et le monopole en resserrant le contrôle des entrepôts aléatoires dans lesquels les produits sont stockés dans le but de les vendre à des prix élevés plus tard.Les pouvoirs publics sont appelés à suivre de près la situation de l’offre, à mobiliser les différents acteurs afin d’assurer l’abondance des produits de première nécessité sur les marchés avec les quantités et la qualité requises et à des prix raisonnables, et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter tout défaut d’approvisionnement. En ce qui concerne les opérations de contrôle, les différents services doivent être mobilisés afin de sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens et de les protéger de toutes les pratiques pouvant affecter leur santé, sécurité et leur pouvoir d’achat et dénoncer les violations et pratiques illégales conformément aux dispositions de la législation en vigueur.
Il est également impératif que les interventions des services et mécanismes de contrôle à caractère préventif et coercitif soient adossées à l’accompagnement et l’assistance de toutes les parties du processus de consommation et aux efforts consentis par les opérateurs économiques et les autorités publiques en vue de garantir un approvisionnement régulier des marchés et une stabilité des prix, en plus d’ancrer les principes de transparence et de probité en matière de transactions commerciales.